La baronne meurt à cinq heures.

Publié le par Bibliofractale

baronne.jpg Ahh mes p’tits loups, que serait la vie sans héros dignes de ce nom ?

Sans surhommes à vénérer ?

Sans icônes à idolâtrer ?

 Parce que c’est bien connu, ces gens-là n’ont que des qualités, et aucun, mais alors, aucun défaut.

Et que ce sont des modèles admirables comme ceux-ci qui doivent nous montrer le bon exemple.

Vous doutez ? Oh !

Je vais vous prouver de suite que vous avez tort.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La baronne meurt à cinq heures

Frédéric LENORMAND

JC Lattès 

331 pages ; 17 euros

 

 

Si nous ne trouvons pas des choses agréables, nous trouverons du moins des choses nouvelles…


Début 1733. La baronne de Fontaine Martel héberge Voltaire, déchargé ainsi de tout souci matériel, en échange de l’animation de salons littéraires et philosophiques. Un genre de mécénat, un contrat « gagnant-gagnant » de l’époque, en somme. Mais hélas !… On vient de la découvrir, morte, dans sa chambre.

Poignardée, empoisonnée, étouffée, et étranglée. Excusez du peu !

Le lieutenant de police Herault classe officiellement l’affaire. Il ne faut pas que les statistiques de la criminalité augmentent trop ! (Tiens… j’ai déjà entendu cela quelque part, mais où?) Par contre, Voltaire étant l'auteur de quelques impertinences condamnables, le voici désigné volontaire d’office afin de démasquer le coupable.

À peine le cadavre recouvert d’un joli drap immaculé, que déjà les plus ou moins proches parents de la Baronne se manifestent pour toucher l’héritage. Mais le testament…. est un faux ? Et donc… où est passée sa version authentique et définitive ?

Aidé de sa voisine, Emilie, Marquise du Châtelet, enceinte jusqu’aux dents et femme savante à ses heures (enfin un peu d’animation, jubile-t-elle en son for intérieur et même extérieur) Voltaire se met en quête du meurtrier.

Les pistes ne manquent pas, les dangers non plus !

Sauront-ils résoudre cette énigme ?

 

 

Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge !

 

En partant de faits et personnages réels, F. Lenormand s’insère dans l’Histoire pour proposer un roman historico-policier bien sympathique. L’auteur est un spécialiste du XVIIIème siècle, et vous pouvez compter sur lui pour le soin apporté aux décors, aux mœurs, et à l’ambiance de cette époque.

Dès les premières lignes de lecture, on est saisi par le ton piquant, l’humour, le style enlevé, et un sourire commence à s’installer qui restera en place jusqu’à la fin du livre.

Voltaire est brillant, impertinent, bourré de défauts, terriblement attachant ! Il y a là fort à parier que beaucoup de lecteurs découvriront le personnage sous un angle qu’ils n’auraient jamais osé imaginer. On tourne les pages, avec avidité, en quête du « mais qu’est-ce qu’il va encore pouvoir nous inventer, ce bougre de coquin ? »  C’est jubilatoire, avec un côté « politiquement non correct » tout à fait délicieux.

On a plaisir à lire ses réparties, ses péripéties, on en arriverait presque à oublier qu’il y a un meurtre à résoudre !

Pourtant, si, quand même. Et l’enquête sera menée jusqu’au bout, avec forces rebondissements et coups de théâtre qui donnent un rythme irrésistible à cette intrigue.

N’oublions pas la galerie de personnages, tous plus savoureux les uns que les autres.

C’est bien écrit et intelligent.

C’est drôle, plein d’esprit, redoutablement bien documenté.

Quelle imagination, quel style, et quelle maestria !

Excellent moment de lecture !

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F
<br /> Il va falloir que je songe sérieusement à faire la chasse au temps perdu, afin de trouver celui d'assouvir toutes ces envies de lecture que vous savez si bien susciter.<br /> Mais c'est bon d'être envies... Merci !<br /> <br /> <br />
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